L’EFFET POPESCU

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Louise Anne Bouchard

L’effet Popescu
Récit
Collection fictio
2012

ISBN : 978-616-90781-9-7

64 pages
130 x 184 mm

15.90 CHF / 13 €

 

« L’effet Popescu c’est le pouvoir de me renvoyer là d’où je croyais m’être évadée. Ma cavale a pris fin, s’est arrêtée net le jour où j’ai commencé à te lire. Je me suis fait rattraper. Ramenée manu militari. Chez moi. Chez toi. Chez eux. Partout où il y a de la désolation. »

Louise Anne Bouchard est née à Montréal et habite en Suisse depuis 1991. Elle est de nationalité canadienne et suisse. Photographe de formation, elle a publié une dizaine de romans. Pour son roman La Fureur, elle a reçu le prix Contrepoint de littérature française (Paris) en 1994. Comme scénariste, elle a travaillé à Montréal et à Paris.

L’Effet Popescu est pour elle une marque d’admiration et de respect à l’écrivain Marius Daniel Popescu.

Le site de Louise Anne Bouchard

 

 

Lu dans la presse

 

C’est L’Effet Popescu

par François Xavier

 

Le jeudi 24 mai 2012, dans une petite ruelle près la Bastille, quelques doux fanatiques de la Littérature, allumés juste ce qu’il faut, épris de justice éditoriale et joignant les faits aux dires, qualité désormais disparue, ou presque, célébraient le 5e Prix de l’Inaperçu – Prix Ignatius J. Reilly 2012.
Un bon coup de projecteur porté, enfin, sur une sélection de livres dont les Médias se sont donnés un mal fou pour les ignorer. On se demande bien, d’ailleurs, ce qui leur a pris de passer à côté de Patrick Chamoiseau (Le papillon et la lumière, éditions Philippe Rey), d’Isabelle Kauffmann (Grand huit, éditions Le Passage) ou Emmanuel Pinto (Acouphène, Actes Sud) voire Tony O’Neill (Sick City, éditions 13e Note) pour ce qui est de la sélection Etranger…
On ne les citera pas tous, mais pour les petits curieux qui veulent en savoir plus et ne pas passer à côté de petits bijoux littéraires, on vous conseillera un petit tour sur le site des aperçus ou en s’abonnant sur iTunes à leur podcast.
Ainsi donc, dans une logique imparable qu’un joueur d’échec aurait compris depuis le premier coup, tout comme Louise Anne Bouchard le démontre dans son dernier livre, le lauréat 2012 est Marius Daniel Popescu pour Les Couleurs de l’hirondelle (dont nous vous avions vanté les mérites dès sa parution), paru chez José Corti.
Popescu donc, un homme qui en jette, qui fait de l’effet en nous donnant à lire ce livre-là, où la langue est jaillissante de musicalité envoûtante, où le souci du détail vient s’inviter dans la trame, précisant le style ; confirmant l’immense talent de l’écrivain.
Oui, Popescu donne un grand coup de pied dans la fourmilière des lieux communs, bagarreur à qui vient lui chercher des noises, il a su, aussi, mater les mots de cette langue qui n’est pas la sienne… Chapeau bas l’artiste avec qui nous finîmes la soirée jusqu’au bout de la nuit, véritable scène de roman, ultime jeu des formes où le masque tombe, enfin, Popescu libre et volubile, trublion des normes et jeanfoutre des convenances, mais diable que l’on s’est amusé et combien il est dans le vrai, cet homme-là !
A tel point que circule désormais sur les étals un petit livre d’une canadienne exilée en Suisse, elle aussi, Louise Anne Bouchard, et pas de trait d’union je vous prie sous peine de mandale ou de mépris, selon l’humeur du jour…
Voici de quoi clore momentanément le sujet : après avoir lu son roman, attardez-vous sur cet essai mi-récit mi-étude, subjectif à souhait mais tendre et cruellement lucide. Ce diable d’écrivain nous donne rendez-vous, si l’on en croit dame Bouchard, dans vingt ans, pour un prix Nobel de littérature que l’Académie suédoise se doit de délivrer sinon… la faute de goût serait l’erreur fatale, la goutte de trop, la mouche dans le lait…
Oui, il fait de l’effet Marius Popescu, Pagnol des Carpates, sans Pouponnette mais avec le verbe tout aussi gouleyant, l’allure d’un milord et le rire qui claque comme la glotte qui laisse passer les verres. La vie les amis l’amour, tout cela dans un cocktail de plus d’un mètre quatre-vingt, sourcils broussailleux, sourire décapant : pour une fois que l’écrivain est à la hauteur de ses livres… il faut que cela se sache.

Article paru dans lelitteraire.com, 29 mai 2012